lundi 11 mars 2019

Paroles de technocrates

 

Avant on parlait de PLAN DE LICENCIEMENT, quand on jetait tout ou partie des employés. On était "victime" d'un licenciement, et s'il y a victime sociale, il y a un décideur, une idéologie ou un système responsable qu'on peut désigner.

Plus tard, pour parler de la même chose, on a dit PLAN SOCIAL. C'est plus tolérable : on arrange tout le monde en tenant compte et du MEDEF et des licenciés bénéficiant de mesures sociales, sorte de partenariat adoucissant, mais au final on jette. 

Toujours plus fort, aujourd'hui on parle de PLAN DE SAUVEGARDE DE L'EMPLOI, un truc social, moral ET salvateur où les victimes ont disparu du concept. Sauvegarde, mais on sauve quoi ??? Puisqu'au bout du compte on balance des travailleurs dans le caniveau professionnel et existentiel, sans jamais désigner les responsables de cela : du gagnant-gagnant hein, même quand on perd son job. Et qui lutterait contre un très positif "plan de sauvegarde" sans être taxé de salaud ? L'abus de pouvoir, notamment technocratique et libéral, s'exerce aussi par les mots.

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