mercredi 15 mars 2017

LE LIVRE DES NAVIRES ET BOURRASQUES - Daniel MOYANO

 

Ce roman de Daniel Moyano marque une double rupture avec ses oeuvres précédentes : rupture thématique car il abandonne le sujet de l'exil intérieur pour celui de l'exil extérieur, rupture formelle car il traduit une ambition esthétique nouvelle, servie par une écriture en état de grâce. Des procédés tels que le collage, le pastiche littéraire, le recours aux chansons, tout cela contribue à rattacher le roman à des pratiques consacrées par le Boom littéraire latino-américain. L'expérience biographique suscite un récit cathartique dans le but d'apprivoiser un traumatisme réel.
L'histoire relatée par Rolando retrace la traversée de 700 Argentins, Chiliens et Uruguayens poussés vers l'exil européen par leurs dictatures respectives. le paquebot au prestigieux nom de Cristoforo Colombo est déjà tout un programme et sera rebaptisé Zampano en vertu de son caractère magique et attachant : le bateau devient un espace transitoire entre la terre des origines et une mystérieuse terre à venir dont on ignore si elle est promise. Pied de nez au mythe de Babel, le navire recueille une population aux langues multiples, s'efforçant de cohabiter dans une sorte d'utopie précaire. S'il réserve à la grave question des opposants disparus le récit métaphorique du gardien de phare, ce roman évoque le fait politique avec précision. Ce ne sont pas les discours révolutionnaires destinés à changer le monde qui retiennent l'attention du narrateur, mais les tentatives des personnages pour essayer de comprendre leur expérience passée en l'inscrivant dans l'Histoire u dans de vastes généalogies, tels des Espagnols égarés en Amérique.
Renouant avec la tradition du récit maritime, le livre des navires et des bourrasques trace un parcours initiatique qui demeure inachevé car il doit suspendre son sens dans l'attente d'explorer l'Europe, rendue incognita par les renversements de sens et de traditions auxquels procède le narrateur.  

https://www.babelio.com/livres/Moyano-Le-livre-des-navires-et-bourrasques/367420/critiques/1281690

SOPH

jeudi 9 mars 2017

OBRA POETICA COMPLETA - Juan LISCANO

 

Pessismiste quant à la condition humaine, déplorant le manque de spiritualité des hommes contemporains et leur déséquilibre social, leur déracinement et leur asservissement, la poésie de Juan Liscano reste délicate, entre ombre et lumière, attachée au folklore que l'auteur a découvert dans les hautes terres du Venezuela, son oeuvre est un hymne à l'élan vital de l'être humain dans la nature.  

DURACION
La memoria sorprende en la blancura
de corredores enfilados
y es un salto la sombra;
precisa, ahondando los lugares,
en esta mansión tan diurna,
tan joven y ya ausente.

No hay ruido
y el pasar de la doncella única,
dura, todo se agita, las palmas,
el agua de la pila, los destellos en el piso,
la luz en las vidrieras,
las cortinas de paño leve.
Ella sigue pasando inmóvil,
no asienta los pies, se desvanece,
avanza, mientras el silencio de los relojes
confunde o apaga las horas.

—Fue ayer.
—No fue nunca.
—Sigue siendo.

 https://www.babelio.com/livres/Liscano-Obra-poetica-completa-1939-1999/933816/critiques/1276655

SOPH

EL HIJO DE LA CASA - DANTE LIANO

 


Le dénominateur commun de toute la production littéraire de Dante Liano est son intérêt pour l'histoire de son pays qu'il recrée, à la manière du roman noir, avec les armes de l'ironie et de l'humour. 

Il intègre également avec talent l'autodérision en introduisant l'univers et le parler urbain. 

PHIL

mercredi 8 mars 2017

LA LIMACE - Gabriel CASACCIA

 Dans ce roman, Gabriel Casaccia s'inspire du village Aregua, au bord du lac Ypacarai, dans lequel il a passé de fréquents séjours durant son enfance et son adolescence.
L'histoire se déroule dans un Aregua infernal, peuplé de personnages mesquins qui laissent libre cours à l'expression de leurs plus bas instincts, la limace étant le surnom que le curé bourru donne à Angela Gutierrez, vieille fille qui entretient avec sa soeur une féroce relation de haine. Mais la véritable cible de Gabriel Casaccia, comme dans son oeuvre Los exiliados, est le parvenu, le coygua, dont l'ascencion sociale ne peut faire oublier les origines paysannes. Ainsi, Ramon Fleitas, l'anti-héros masculin du roman, écrivain raté et aigri, est un individu vil et grossier que sa femme regrette d'avoir épousé.


Premier grand roman paraguayen contemporain, que certains jugeront antipatriotique, La limace combine une analyse psychologique impitoyable des personnages à une prose chirurgicale, et sert une satire dans laquelle le premier rôle est concédé aux anti-héros. Gabriel Casaccia situe volontairement la fin de son histoire en 1951, soit l'année même où il termine ce roman. La fusion entre le réel et la fiction sert l'autocritique explicite de la réalité paraguayenne, qui, à son tour, ouvre de nouvelles perspectives pour une prose jusque là dominée pat l'image idéalisée du pays présentée par des écrivains nationalistes.  

https://www.babelio.com/livres/Casaccia-La-limace/902346/critiques/1275158

SOPH

mardi 7 mars 2017

PEWMA DUNGU - Leonel LIENLAF

 


Dans une écriture poétique bilingue d'une grande beauté (mapudungun-espagnol), Leonel Lienlaf chante son espace naturel, les contrées australes, les forces cosmiques, les origines, les hommes et les créatures de la terre. 

SOPH

  Céline, ce capitaine Haddock surclassé Je ne déteste pas L. F. Céline, encore moins pour les étiquettes qu'à raison on lui colle, je ...