vendredi 29 mars 2019

PECHE - Guatemala, Puerto Barrios

 

Pêche avec les potes David et Frankie, au large de Bahia de Amatique.

Humble hommage à la moyenâgeuse héroïne du Roman du comte d’Anjou de Jehan Maillart : en pleine famine, la belle chante plus d'une vingtaine de vers à la gloire des recettes de poissons :

 
Esturjons, saumons et plais
Congres, gournars et grans morues
Tumbes, rougés et grans barbues
Maqueriaux gras et gros mellens
Et harens fres et espellens
Sartres grâces, mullés et solles
Bremes et bescües et molles…


Photo by David L'Amiral
[PHIL]

lundi 11 mars 2019

Paroles de technocrates

 

Avant on parlait de PLAN DE LICENCIEMENT, quand on jetait tout ou partie des employés. On était "victime" d'un licenciement, et s'il y a victime sociale, il y a un décideur, une idéologie ou un système responsable qu'on peut désigner.

Plus tard, pour parler de la même chose, on a dit PLAN SOCIAL. C'est plus tolérable : on arrange tout le monde en tenant compte et du MEDEF et des licenciés bénéficiant de mesures sociales, sorte de partenariat adoucissant, mais au final on jette. 

Toujours plus fort, aujourd'hui on parle de PLAN DE SAUVEGARDE DE L'EMPLOI, un truc social, moral ET salvateur où les victimes ont disparu du concept. Sauvegarde, mais on sauve quoi ??? Puisqu'au bout du compte on balance des travailleurs dans le caniveau professionnel et existentiel, sans jamais désigner les responsables de cela : du gagnant-gagnant hein, même quand on perd son job. Et qui lutterait contre un très positif "plan de sauvegarde" sans être taxé de salaud ? L'abus de pouvoir, notamment technocratique et libéral, s'exerce aussi par les mots.

mercredi 6 mars 2019

 Jamais tu n'iras en Amérique, lui disait-on. 

Benjamin rêvait de Philadelphie, à cause des photos vues dans le Berlingske : des immeubles si hauts, des avenues si larges. Ni Wisconsin ni Nebraska comme pour les autres migrants Danois de Aarhus, lui rêve de Philadelphie, de sa propre entreprise, une maison avec un immense escalier, un salon à chaque étage. Et une résidence secondaire à Atlantic City, pour sa fiancée Esther.  

Benjamin Baruch Dinesen a étudié la chimie à Copenhague puis travaillé dur pour financer son voyage. Il ne passera pas par Ellis Island, check point des 3èmes classes, mais par Hudson Point, avec un billet 2ème classe sur un navire anglais. 

Il l'a fait, il est parti avec Esther, avec pour bagage ses maigres économies, son diplôme de chimiste et son violon. Mes grands-parents maternels ont été naturalisés américains en 1931.

PHIL


 


  Céline, ce capitaine Haddock surclassé Je ne déteste pas L. F. Céline, encore moins pour les étiquettes qu'à raison on lui colle, je ...