L'histoire se déroule dans un Aregua infernal, peuplé de personnages mesquins qui laissent libre cours à l'expression de leurs plus bas instincts, la limace étant le surnom que le curé bourru donne à Angela Gutierrez, vieille fille qui entretient avec sa soeur une féroce relation de haine. Mais la véritable cible de Gabriel Casaccia, comme dans son oeuvre Los exiliados, est le parvenu, le coygua, dont l'ascencion sociale ne peut faire oublier les origines paysannes. Ainsi, Ramon Fleitas, l'anti-héros masculin du roman, écrivain raté et aigri, est un individu vil et grossier que sa femme regrette d'avoir épousé.
Premier grand roman paraguayen contemporain, que certains jugeront antipatriotique, La limace
combine une analyse psychologique impitoyable des personnages à une
prose chirurgicale, et sert une satire dans laquelle le premier rôle est
concédé aux anti-héros. Gabriel Casaccia situe
volontairement la fin de son histoire en 1951, soit l'année même où il
termine ce roman. La fusion entre le réel et la fiction sert
l'autocritique explicite de la réalité paraguayenne, qui, à son tour,
ouvre de nouvelles perspectives pour une prose jusque là dominée pat
l'image idéalisée du pays présentée par des écrivains nationalistes.
https://www.babelio.com/livres/Casaccia-La-limace/902346/critiques/1275158
SOPH
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