"À
quel sentiment baroque, à quelle mystérieuse suggestion peut bien obéir
ce bipède pensant, doué d'une volonté, à ce qu'on prétend, et qui s'en
va, fier de son droit, assuré qu'il accomplit un devoir, déposer dans
une boîte électorale quelconque un quelconque bulletin, peu importe le
nom qu'il ait écrit dessus ?... Qu'est-ce qu'il doit bien se dire, en
dedans de soi, qui justifie ou seulement qui explique cet acte
extravagant ?
Qu'est-ce qu'il espère ? Car enfin, pour consentir à se donner des maîtres avides qui le grugent et qui l'assomment, il faut qu'il se dise et qu'il espère quelque chose d'extraordinaire que nous ne soupçonnons pas. Il faut que, par de puissantes déviations cérébrales, les idées de député correspondent en lui à des idées de science, de justice, de dévouement, de travail et de probité. […] Et c'est cela qui est véritablement effrayant. Rien ne lui sert de leçon, ni les comédies les plus burlesques, ni les plus sinistres tragédies…"
- La Grève des électeurs (1888), Octave MIRBEAU
Qu'est-ce qu'il espère ? Car enfin, pour consentir à se donner des maîtres avides qui le grugent et qui l'assomment, il faut qu'il se dise et qu'il espère quelque chose d'extraordinaire que nous ne soupçonnons pas. Il faut que, par de puissantes déviations cérébrales, les idées de député correspondent en lui à des idées de science, de justice, de dévouement, de travail et de probité. […] Et c'est cela qui est véritablement effrayant. Rien ne lui sert de leçon, ni les comédies les plus burlesques, ni les plus sinistres tragédies…"
- La Grève des électeurs (1888), Octave MIRBEAU
PHIL
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